Sasza BLONDER / André BLONDEL (1909-1949) HsT 1945 / Ecole de Paris / Fauvisme
Très belle huile fauviste sur toile. Signée et datée en bas à gauche. Nature morte au portrait. 50 x 61 cm. Bon état, quelques manques. Beautiful Fauvist Oil on canvas. Handsigned and dated on lower left. Still life with Portrait. 19,7″ x 24″ in. Good condition, with little damages. Naissance le 3 mai 1909 à Tchortkov/Czortkow (Pologne, région de Ternopol, Galicie orientale, aujourdhui Ukraine occidentale) dans une famille de commerçants juifs. 1926 : premier séjour à Paris. 1930-32 : Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (section Architecture). 1932-36: retourne en Pologne. Académie des Arts Plastiques de Cracovie, cours des professeurs T. A Cracovie il fonde avec des amis le groupe artistique «Les Vivants» puis rejoint les artistes H. Levicki dans un groupe davant garde «le Groupe de Cracovie», dont la première exposition aura lieu à Lvov (Lviv) en 1933. Entre à lUnion des artistes et écrivains polonais «ZZPAP» dont il sera exclu en 1937 pour activisme politique. En 1935 travaille au théâtre juif pour enfants de Bielska- Biala (mise en scène et décors). 1936 : installation à Varsovie 1937 : exposition personnelle au Salon Koterby de Varsovie. 1937-39 : installation dans son atelier, 5 de la cité Falguière, Paris XV. Il suit les cours de lEcole du Louvre participe à lExposition Internationale de 1937, fréquente les peintres de lécole de Paris : Chaïm Soutine, Pinchus Krémègne, Isaac Dobrinski, Ludwig Klimek… 1939 : il est incorporé dans larmée polonaise de France. 1943 : mariage avec Louise Bonfils, jeune professeur agrégée de physique et chimie, en poste à Carcassonne. 1943-48: installation à Carcassonne. Il y déploie une intense activité créatrice, côtoie artistes et intellectuels (de cette époque datent trois portraits de Joë Bousquet). Les jeunes peintres carcassonnais Savy et Camberoque, ainsi que le montpelliérain Peyré viennent écouter ses conseils. Il fait plusieurs déplacements à Perpignan et Collioure où il retrouve André Libion, Balbino Giner et dautres peintres catalans. Lors dun de ses passages il croisera Raoul Dufy qui lui achètera trois tableaux. A Sète, où il se rend régulièrement, il fréquente, autour de Desnoyer, dautres futurs membres du groupe « Montpellier Sète » : Couderc, Descossy, Barthélemy, Espinasse, Raissac…. Parfois, à deux ou trois ils montent sur la colline St Clair pour peindre le même motif. Naissent ses enfants, Hélène (1944) et Marc (1945). Il est membre du Salon des Indépendants, sociétaire du Salon dAutomne et expose, seul ou en groupe à Toulouse, Perpignan, Béziers, Sète, Montpellier, Carcassonne. La galerie Vernière-Decabezon, de Montpellier lui achète plusieurs oeuvres. Eté 1948: installation avec sa famille à Sceaux puis à Paris. Mort accidentelle le 14 juin 1949 à Paris. Il laisse derrière lui plus de 700 huiles et autant de dessins. Urodzony 3 maja 1909 roku w Czortkowie (region Tarnopola w Galicji wschodniej, dzi zachodnia Ukraina) w rodzinie ydowskiej zajmujacej si handlem. 1926 : pierwszy pobyt w Paryu. 1930-32 : Pastwowa Wysza Szkoa Sztuk Piknych w Paryu (sekcja architektury). 1932-36 : powrót do Polski. Akademia Sztuk Piknych w Krakowie, kursy profesorów T. W Krakowie wraz z przyjaciómi tworzy grup artystyczn Zywi, a nastpnie docza do artystów H. Lewickiego z awangardowego ugrupowania Grupa Krakowska, której pierwsza wystawa miaa miejsce we Lwowie w 1933 roku. Jest czonkiem Zwizku Zawodowego Polskich Artystów Plastyków (ZZPAP), z którego zostaje wykluczony w 1937 roku za dziaalno polityczn. W 1935 roku pracuje w ydowskim teatrze dla dzieci w Bielsku-Biaej (reyseria i scenografia). 1936 : zamieszkuje w Warszawie. 1937 : wystawa indywidualna w warszawskim Salonie Koterby. 1937-39 : urzdza si w swym atelier, 5 cité Falguière, Pary XV. Uczszcza na kursy Szkoy Luwru, bierze udzia w midzynarodowej wystawie z 1937 roku, bywa w rodowisku malarzy Szkoy Paryskiej : Chaïm Soutine, Pinchus Krémègne, Isaac Dobrinski, Ludwig Klimek… 1939 : jest wcielony do armii polskiej we Francji. Juin 1940 : zdemobilizowany w Tuluzie. 1940-42 : przy pomocy panów Hallwachsa i Rivesa, wybitnych czonków ruchu oporu, znajduje schronienie niedaleko Aix-en-Provence, a nastpnie w Cuxac-Cabardès na pónoc od Carcassonne. 1943 : lub z Luiz Bonfils, mod nauczycielk, laureatk pastwowego konkursu z fizyki i chemii, pracujac w Carcassonne. 1943-48 : zamieszkuje w Carcassonne. Uprawia tu intensywn dziaalno twórcz, bierze udzia w yciu artystycznym i intelektualnym (z tego okresu pochodz trzy portrety Joëgo Bousquet). Modzi malarze z Carcassonne, Savy i Camberoque jak i Peyré z Montpellier chtnie suchaj jego porad. Czsto przebywa w Perpignan i Collioure, gdzie spotyka si z André Libionem, Balbino Ginerem i innymi malarzami kataloskimi. W czasie jednego z tych pobytów droga jego krzyuje si z Raoulem Dufy, który kupuje od niego trzy obrazy. W Sète, gdzie bywa regularnie, poznaje, zwizanych z Denoyer, przyszych czonków ugrupowania Montpellier-Sète: Couderc, Descossy, Barthélemy, Espinasse, Raissac… Czasem we dwóch lub trzech wspinaj si na wzgórze St Clair, aby malowa ten sam motyw. Rodz si dzieci, Hélène (1944) i Marc (1945). Jest czonkiem Salonu Niezalenych, Salonu Jesiennego i wystawia sam lub z innymi artystami w Tuluzie, Perpignan, Bézier, Sète, Montpellier, Carcassonne. Galeria Vernière-Decabezon w Montpellier kupuje kilka jego dzie. Lato 1948 : zamieszkuje wraz z rodzin w Sceaux pod Paryem, a nastpnie w Paryu. Ginie w wypadku 14 czerwca 1949 roku w Paryu. Pozostawia po sobie ponad 700 obrazów olejnych i tyle rysunków. Polish expressionist painter from the School of Paris Born on May, 3rd 1909 in Tchortkov/Czortkow (Poland, in the Ternopol area, now in Western Ukraine) into a family of Jewish shopkeepers. 1926: First stay in Paris. 1930-32: Student at the Beaux-Arts (High School of Arts) in Paris, in the architecture section. 1932-36: Back to Poland. Student at the Academy of Fine Arts in Krakow, with professors T. In Krakow, he founded the art group “Alive People” with some friends. He then joined H. Levicki in an avant-garde group of artists called “The Krakow Group”. Their first exhibition took place in Lvov in 1933. He joined the union of Polish artists and writers (“ZZPAP”) before being expelled in 1937 on the grounds of political activism. In 1935 he worked in Bielsk’s Jewish theatre for children where he did stage work and props. 1936: Moved to Warsaw. 1937: Personal exhibition at Warsaw’s Koterby Gallery. Went back to Paris. 1937-39: Settled into his workshop at No. 5 Cité Falguière, in Paris. Took part in the International Exhibition in 1937. Met painters from the School of Paris such as Chaïm Soutine, Pinchus Kremegne, Isaac Dobrinski and Ludwig Klimek. 1939: He was drafted into the Polish army in France. July 1940: Dismissed in Toulouse. 1940-42: Found refuge near Aix-en-Provence and then Carcassonne in the homes of Hallwachs and Rives, who were themselves with the Resistance. 1943: Married Louise Bonfils, a young physics and chemistry professor who was teaching in Carcassonne. 1943-48: He set up home in Carcassone in the South of France and went through an intense period of creativity, when he met a lot of artists and intellectuals. He made three portraits of Joë Bousquet during this time. Savy and Cambreroque, young painters from Caracassonne, and Montpellier-based Peyré, came to him for advice. He made several trips to Perpignan and Collioure where he met André Libion, Balbino Giner and other Catalan painters. In Sète, where he went to regulary, he met other future members of the Montpellier Sete School around Desnoyer, including Couderc, Descossy, Barthélemy, Espinasse and Raissac. In groups of two or three, they used to walk up St Clair hill to paint the same landscape. He had two children: Hélène (born in 1944) and Marc (born in 1945). He was a Member of the Society of Independent Painters and a resident painter at the Salon d’Automne. Exhibited alone or with a group of painters in Toulouse, Perpignan, Béziers, Sète, Montpellier and Carcassonne. Summer 1948: Moved to Sceaux and then Paris with his family. He died accidentally on June 14th 1949 in Paris. He left more than 700 oil paintings behind and as many drawings. Le fauvisme est venu du fait que nous nous placions tout à fait loin des couleurs d’imitation et qu’avec les couleurs pures nous obtenions des réactions plus fortes. Le fauvisme est un courant de peinture du début du XXe siècle. Tiré d’une expression du journaliste Louis Vauxcelles, il débuta historiquement à l’automne 1905, lors du Salon d’automne qui créa scandale, pour s’achever moins de dix ans plus tard, au début des années 1910. En fait, dès 1908, il est déjà à son crépuscule. Son influence marqua néanmoins tout l’art du XXe siècle, notamment par la libération de la couleur. Le précurseur du fauvisme était Henri Matisse, mais d’autres artistes, comme André Derain, Maurice de Vlaminck ou encore Georges Braque en ont fait partie. Dans un article “le Salon d’automne” publié dans le Gil blas le 17 octobre 1905, Vauxcelles décrit le salon salle par salle. Il écrit notamment Salle N°VII MM. Henri Matisse, Marquet, Manguin, Camoin, Girieud, Derain, Ramon Pichot. Salle archi-claire, des oseurs, des outranciers, de qui il faut déchiffrer les intentions, en laissant aux malins et aux sots le droit de rire, critique trop aisée. Au centre de la salle, un torse d’enfant et un petit buste en marbre, d’Albert Marque, qui modèle avec une science délicate. La candeur de ces bustes surprend au milieu de l’orgie des tons purs : Donatello chez les fauves. Le fauvisme est caractérisé par l’audace et la nouveauté de ses recherches chromatiques. Les peintres avaient recours à de larges aplats de couleurs violentes, pures et vives, et revendiquaient un art fondé sur l’instinct. Ils séparaient la couleur de sa référence à l’objet afin d’accentuer l’expression et réagissaient de manière provocatrice contre les sensations visuelles et la douceur de l’impressionnisme. Les sources et objectifs du fauvisme Plusieurs influences communes peuvent être reconnues dans les uvres de ses artistes. Nous assistons, aux alentours de 1900, à un retour imposant de la couleur qui s’avèrera d’autant plus violent que cette couleur semble avoir difficilement supporté l’éclipse assez courte que lui ont fait subir les nabis. Les conceptions lumineuses du « pleinairisme » ensoleillé des impressionnistes se sont effacées devant les faibles éclairages de la lampe des Nabis. Des scènes d’intérieur, des tonalités volontairement assourdies et fidèles au jeu de nuances timides et discrètes, de grands aplats colorés, de radieuses illuminations, d’éclatantes architectures, des scènes de famille sagement bourgeoise à travers la lumière factice du jour venue de fenêtres disparaissant sous des rideaux.. Les impressionnistes constituent la première source. Leurs touches particulières, qui juxtaposent des couleurs pures au lieu de les mélanger, laissant à l’il du spectateur le soin d’effectuer un travail de recomposition, sont reprises par Matisse, qui fut élève de Paul Signac à l’été 1904, et qui les transmet à son tour à Derain. Luxe, calme et volupté (1904) en est un exemple emblématique. Manguin lui-même est à la fois proche de Matisse et de Signac ou Cross, peintres divisionnistes s’il en est, tandis que Camoin fait directement référence à Manet par la concision de son dessin. Les couleurs cristallines impressionnistes sont également reprises, notamment par Manguin, dont la palette est dominée par des tons jaunes et orangés lumineux. Raoul Dufy, quant à lui, reprend fréquemment le thème de la Rue Montorgueil de. Monet, dans ses 14. Juillet au Havre ou rue pavoisée. Le déploiement des drapeaux en travers de la rue est prétexte au déploiement de la couleur, ce que Monet avait déjà remarqué, et que Marquet avait utilisé la. Même année (14 juillet au Havre). Néanmoins, la composition, avec les lignes des drapeaux qui s’entrecroisent, est. C’est, de ce fait, une revanche forte des couleurs, des lumières et du plein air qui va éclater et qui va entrainer dans la peinture des bouleversements dont il est alors difficile de prévoir les conséquences. C’est donc au Salon d’Automne, alors qu’une salle avait été réservée aux uvres du nouveau groupe d’artistes, que les mots de : « scandale, fumisterie, démence, ignorance » avaient accueilli les tentatives tumultueuses de ces jeunes gens. Le critique Louis Vauxcelles, parlant de la petite tête d’un enfant d’inspiration florentine, uvre du sculpteur Marque, la désigna comme : « Donatello au milieu des fauves ». Cette expression fit fortune et fut utilisée pour définir ce mouvement de Fauvisme. De très jeunes peintres, quelque époque à laquelle ils appartiennent, n’ont jamais rejeté cette parole de l’Écriture : « Il faut tuer ce qui nous précède ». Or, c’est aux alentours de leur vingtième année et sur leurs professeurs que ces jeunes fauves se firent leurs premières dents. À la suite d’une sorte de hasard, l’Académie Julian et l’École des Beaux-Arts virent les apparitions successives de Marquet, Rouault, Camoin, Manquin, Dufy, Braque et à l’atelier Carrière celles de Matisse, Puy, Derain, Laprade, Chabaud parmi les plus valeureux du groupe. Dufy, Marquet, Mérodack-Jeanneau ou Girieud utilisent plutôt la technique de Gauguin, avec de grands aplats. Matisse et Derain n’hésitent pas non plus à s’en servir, et oscillent parfois entre les influences pointillistes et de Gauguin. Dans Japonaise au bord de l’eau Matisse montre cette hésitation, en utilisant des touches assez longues quoique distantes l’une de l’autre, et même, à certains moments, des aplats. De même, Derain compose parfois ses toiles avec de larges rubans de couleurs (Le faubourg de Collioure, 1905), alors que, dans des uvres contemporaines (Bateaux dans le port de Collioure, Effets de soleil sur l’eau), il n’utilise que de petites touches juxtaposées. Le style de Gauguin se retrouve dans un autre élément : l’utilisation du cerne autour des personnages. Celui-ci est particulièrement visible dans la danse d’André Derain (1906). Matisse serait, dans son enthousiasme prononcé pour la couleur et pour la matière, à l’origine de ce mouvement. Il s’attache à lui seul à développer en profondeur certaines données du Fauvisme, notamment lorsque ses compagnons de la première heure abandonnent la nouvelle esthétique pour retourner à des conceptions plus traditionnelles. L’influence de Matisse, autant en France qu’à l’étranger, sur sa génération autant que sur les suivantes, est due à l’universalité d’un art prestigieux qui déborda largement les données propres du Fauvisme plutôt qu’à sa position de chef d’école. C’est sous la conduite de Matisse et aussi sous l’influence de Van Gogh que les futurs fauves Vlaminck, Derain, Manguin… Expriment dans leurs envois au Salon d’Automne un farouche et virulent enthousiasme pour les joies dynamiques des tons les plus crus. Tout de même conscients de cette fragilité de la couleur, ils réagissent contre un Impressionnisme auquel. Cézanne, Renoir ou Gauguin. Son manque de structure, son refus de la notion de permanence. D’autre part les fauves se proposent d’imaginer une réalité plus authentique que celle des apparences, construite solidement par les tons purs. Cette imagination de la réalité a comme source selon Matisse : des chocs émotifs, survenus comme des coups de foudre ou autres images dans le cerveau du Poète. La nouvelle esthétique s’appuie sur des thèmes précis comme l’opposition aux nuances de la palette impressionniste, le goût du monumental, le refus de l’évocation réaliste de la nature et les recherches de transpositions de la couleur. On trouve des visions féériques et multicolores de ciels verts, de fleurs rouges vermillon, d’arbres couleur citron, de visages vert émeraude et ceci, dans l’intention de substituer aux harmonies mesurées mais conventionnelles de l’écriture traditionnelles, des polyphonies colorées par l’emploi de la couleur telle que sortie des tubes que Derain comparera à des cartouches de dynamite. Cézanne aussi est une source d’inspiration importante. Dans La Gitane de 1905, peinte à Saint-Tropez 1, Matisse reprend ainsi la géométrisation du corps des personnages caractéristique du solitaire d’Aix. Derain quant à lui s’en inspire dans La danse, pour mener sa réflexion sur la place de la figure humaine dans un paysage, autant que dans Les baigneuses de 1907, pour styliser ses figures. De même, la composition du Port de Collioure, très réfléchie, fait beaucoup penser à Cézanne. Chez Vlaminck, c’est plutôt l’héritage de Van Gogh que l’on retrouve, comme le montre Partie de campagne réalisée en 1907. Bien qu’hostile aux institutions muséales, il avait découvert cet artiste lors d’une exposition en 1901 chez Bernheim-Jeune, ce qui avait définitivement orienté sa carrière vers la peinture. C’est d’ailleurs à cette même exposition que Derain le présenta à Matisse. Je ne vais jamais au musée, j’en hais l’odeur, la monotonie. Je déteste le mot ” classique”. La science me fait mal aux dents. Cette phrase est révélatrice de l’état d’esprit de l’artiste. Il a d’ailleurs toujours refusé de passer pour tel et décida de se former lui-même. Il aime les séduisantes imageries pour leur évocation haute en couleurs, leurs oppositions décidées, pour ce lyrisme léger. Son sentiment de la nature s’affirme aussi comme condition populaire. Sa nature est romancée. Derain le qualifiait comme étant « le plus peintre d’entre nous ». Bien plus que le roman, que la musique, la peinture correspondait chez lui au besoin d’une matière plus concrète capable d’exprimer toute la sensualité d’un empirisme naturel. André Derain effectue sa première contribution au mouvement par une adhésion au principe de l’organisation d’un espace réalisé en fonction de la surface de la toile. Il manifeste à ses débuts un certain esprit d’indécision originaire de son instinct de peintre et d’une culture très étendue ainsi que d’un conflit entre les deux notions. Cette condition là s’aggravera du fait que Matisse et Vlaminck présentent, l’un avec sa prudence, l’autre avec son instinct non contrôlé, deux tendances dont il percevait les effets successifs contraignants. Les amis de Derain connaitront en lui un maître du pinceau, une touche puissante, une aisance sereine et avec une sureté des nuances et aux accents purs et décidés déjà à une virtuosité surprenante, portant la marque d’un tempérament. ” Le grand danger pour l’art, c’est l’excès de culture ” Que gagne-t-on à manquer de culture? Derain Tout ceci s’exprime donc d’abord par un coloris exubérant donc Derain va s’attacher à pousser l’intensité à un paroxysme dont Vlaminck lui même demeurera le premier surpris, dans une intention de réaliser des harmonies plutôt que des symphonies colorées. Derain est donc le premier à remarquer que la technique des fauves pouvait construire mais pas architecturer une toile. Il est très curieux mais pas forcément audacieux et on s’en apercevra quand le Cubisme l’invitera à surpasser les limites que son instinct le poussait à franchir mais que son esprit le. Contraindra finalement à respecter. Il avait pressenti qu’il existe deux cultures : celle qui. Assimilée, et celle qui ne constitue qu’un simple ornement de l’esprit. C’est à ce dilemme que son uvre se heurte. Si ces hésitations l’ont privé d’une originalité qu’il souhaitait éventuellement, elles ont contribué chez lui à des réussites éclatantes, notamment dans ses compositions fauves. Enfin, une dernière influence : celle des « arts premiers », océanien et africain. Ces arts exotiques, très décriés au XIXe siècle pour leur «laideur» et remis à l’honneur par Gauguin, sont collectionnés par les artistes qui les découvrent lors des expositions universelles. De nombreuses uvres présentent des personnages aux visages stylisés en forme de masque, comme c’est le cas par exemple pour La Gitane de Matisse. Les Fauves s’avisent d’ordre, de mesure dans un domaine où ils redoutent les pires excès, les pires erreurs. Ils usèrent d’un moyen étonnamment brillant : charger la couleur d’organiser sa propre discipline. Le sujet n’est considéré que sous l’angle de sa seule fonction plastique et désormais, le degré d’intensité du ton, la mesure des surfaces peintes, la répartition des blancs, la distribution des cernes expressifs, le développement des arabesques inspirées favorisent la cohésion et l’équilibre souhaités. L’éternel problème de la profondeur et de l’illusion de l’espace est résolu par la puissance et le choix de la place des tons. La lumière n’est plus source d’éclairage, mais d’intensité et tout accident est rejeté au bénéfice de l’essentiel. La simplification est la garantie de la multiplicité des tons. Une toute nouvelle grammaire est imaginée, codifiée selon des logiques personnelles et sans doute l’intention suprême de l’artiste reste de retrouver la sensation première du choc éprouvé et les fauves entendaient laisser l’instinct s’organiser de façon à ne pas trahir la liberté qu’il avait prise vis-à-vis de l’objet de son émotion. Les fauves ne veulent plus compromettre leurs chances d’être compris. Ce mouvement ne durera cependant que le temps de voir surgir quelques uvres magnifiques de lyrisme et de couleurs. La dispersion rapide des fauves atteste que la tentative ne fut pas menée au bout de ses conséquences. Il existe une marge qui reste considérable entre ce que les fauves voulaient être et ce qu’ils sont devenus. Matisse commença à sentir les limites du mouvement et il n’osa pas les franchir, de peur de rompre avec une réalité traditionnelle de la nature dont il ne pouvait se passer. Finalement, le fauvisme s’affirme plus comme une technique qu’une esthétique. L’item “Sasza BLONDER / André BLONDEL (1909-1949) HsT 1945 / Ecole de Paris / Fauvisme” est en vente depuis le samedi 26 mai 2018. Il est dans la catégorie “Art, antiquités\Art du XXe, contemporain\Peintures”. Le vendeur est “galerie_d.art” et est localisé à/en Paris. Cet article peut être expédié aux pays suivants: Amérique, Europe, Asie, Australie.
- Période: XXème et contemporain
- Style: 1940-1960
- Genre: Fauvisme
- Thème: Nature morte
- Type: Huile sur toile
- Caractéristiques: Signé